Nos artisans commencent leur journée à 8 h et consacrent 80 % de leur temps à la création de prototypes. Le reste de leur journée est mis au service de projets comme Shoe Care et ReCrafted. Mais ce qui prime avant tout ici, c’est le travail en harmonie. Nous ne courons jamais.

Parce que la qualité prend du temps. Nous ne cherchons pas à produire dix prototypes vite faits, mais à créer le prototype parfait.

Onze. La plupart sont avec nous depuis dix ans, et certains, comme Juan Cano, Reyes et Valentina, depuis plus de vingt ans. Cette année, nous avons également accueilli Óscar grâce à notre programme Young Shoemakers.

Il veille à ce que les compétences de nos artisans ne se perdent pas une fois qu’ils partent à la retraite. Nous recrutons de jeunes talents et les formons à toutes les étapes de la fabrication d’une chaussure.

La découpe, le piquage, la forme et la finition. Paco découpe toutes les pièces à la main avec des lames affutées spécialement. Fina coordonne les piqûres de montage avec Paula, Valentina, Cati et Joana. Toni s’occupe de la mise en forme de la chaussure et ajoute des renforts. Et Juan Carlo termine la chaussure avec la semelle, les surpiqûres, l’apprêt et les lacets.

Les étapes sont les mêmes chez tous les chausseurs. La différence, c’est que nous nous appuyons davantage sur le savoir-faire de l’équipe que sur la technologie. Nous réglons toujours nos machines manuellement, comme c’était le cas il y a 40 ans, ici même à Inca.

Il y a à peine quarante ans, la région comptait plus de 50 fabriques de chaussures. Les sirènes retentissaient à 7 heures du matin, lorsque tout le monde rejoignait son poste de travail. Aujourd’hui, il n’en reste plus que trois. Nous sommes fiers de faire perdurer ce métier artisanal, dans son intégralité. Le métier de cordonnier-chausseur est en voie de disparition, et ce, partout dans le monde.

Absolument. D’ailleurs, à chaque saison, nous innovons plus que la plupart des marques, que ce soit au niveau des matières, des semelles ou de la construction. Le fait de regrouper nos formes, notre ingénierie, notre bureau de design et El Taller en un seul endroit nous permet d’expérimenter et de créer des prototypes en un temps record. Ce qui est assez rare dans notre secteur.

Nous y réfléchissions depuis cinq ans et nous l’avons concrétisée à l’occasion du 50e anniversaire de Camper, en collaboration avec le designer international Jasper Morrison, l’architecte renommé de Jaime Lluís Salas, et, bien sûr, notre équipe. L’espace est désormais plus ouvert et a été reconfiguré pour favoriser la collaboration.

Je n’arrive pas à imaginer Camper sans El Taller. La plupart des marques développent et produisent leurs produits directement en Asie. Nous commençons par tout concevoir et développer ici, dans cet espace multidisplinaire. Ce qui nous permet d’être proactifs et réactifs, de peaufiner chaque détail sur place et de conserver notre identité. C’est grâce à El Taller que nous restons Camper.